Prendre le chemin de la responsabilité : un entretien avec David Sharifu
- Communication
- 5 nov.
- 3 min de lecture
Pour la dernière édition de notre bulletin d'information, Upemba Post - Évoluer avec son temps, nous avons eu l'honneur de nous entretenir avec l'un des écogardes du Parc National de l’Upemba qui a rejoint nos rangs en septembre 2024 et dont les qualités lui ont rapidement permis de se distinguer. Né en 2000 dans le village de Sengamali, au sud de la province du Maniema, David Sharifu Mubanga est le deuxième d'une fratrie de 12 enfants et se décrit ainsi : « Je suis patient, je m'adapte au changement, j'ai des capacités d'analyse, je suis célibataire, j'aime rencontrer des gens, j'apprécie la diversité culturelle et gastronomique, j'aime le football, je pratique du sport et j'aime Dieu. »
Voici le déroulement de notre conversation :

Zebra : Qu’est-ce qui vous a inspiré à devenir écogarde ? Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre les rangs du Parc National de l’Upemba ?
David : En 2023, après avoir terminé mon deuxième cycle universitaire en Droit à la prestigieuse Université de Lubumbashi, j’ai choisi la conservation d’abord pour acquérir de nouvelles connaissances en complément des sciences juridiques apprises à l’université. Mais aussi parce que je voulais servir dans le domaine de la conservation.
Zebra : Lorsque vous avez commencé en 2024, quelles étaient vos principales attentes, et comment ont-elles évolué depuis ?
David : Au début, tout était flou pour moi, mais dès que j’ai mis les pieds à Upemba, j’ai rapidement compris que je voulais assumer des responsabilités et, surtout, avoir l’opportunité de servir ce cher Upemba au-delà de mes limites. Aujourd’hui encore, je garde la même vision, d’autant plus que j’occupe actuellement un rôle particulièrement important au service du parc.
Zebra : De quelles réalisations êtes-vous le plus fier jusqu’à présent dans votre carrière ?
David : Je suis fier d’avoir assumé les responsabilités de chef de classe avec la Promotion Zebra durant nos trois mois de formation. Je suis également fier d’avoir dirigé la section Alpha-1 lors de toutes les missions en tant que chef d’équipe jusqu’en juin 2025. Enfin, je suis fier d’avoir servi d’intermédiaire entre les hommes de terrain et la haute hiérarchie du parc.
Zebra : Selon vous, quels sont les plus grands défis auxquels le parc et les écogardes font face aujourd’hui ?
David : Réussir à éliminer les menaces qui pèsent sur le parc — notamment la présence de groupes armés, le braconnage, l’exploitation illégale des ressources, la pêche illégale, l’agriculture et d’autres activités — représente un immense défi pour le parc et pour les écogardes.
Zebra : Comment décririez-vous Upemba à quelqu’un qui ne l’a jamais visité ?
David : Je dirais qu’Upemba est l’un des plus anciens parcs de la RDC, créé en 1939. C’est une beauté stupéfiante, un paysage paradisiaque avec ses magnifiques lacs, ses collines successives et ses vastes plaines qui nourrissent le regard. Upemba est un merveilleux cadeau de Dieu pour tous ceux qui aiment la nature, et surtout pour ceux qui veulent en prendre soin. Même le bassin du Congo trouve sa part dans Upemba, car Upemba est le cœur de la nature et une source d’inspiration pour tous.
Zebra : Quelle est la chose la plus surprenante à savoir sur la vie des écogardes ?
David : La plupart des gens savent que le métier d’écogarde est risqué et souvent exercé dans des conditions sociales difficiles, mais peut-être ignorent-ils que c’est aussi un métier qui nous place dans la catégorie des personnes souvent absentes de leurs familles, car la plupart du temps, un écogarde est sur le terrain et loin de ses proches.
Extrait de Évoluer avec son temps, Upemba Post - Neuvième édition.




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