Première photo publiée d'une antilope africaine rare au bord de l'extinction

Communiqué de Presse - Lusinga, le 26 mai 2025

Pour la première fois, des chercheurs ont publié une photographie d’un lechwe d’Upemba vivant (Kobus anselli), l’une des antilopes les plus menacées et les moins connues d’Afrique. Une récente enquête aérienne dans la dépression de Kamalondo, au sud de la République démocratique du Congo, a permis d’observer seulement dix individus, ce qui suggère qu’il en resterait moins de 100.

Les résultats, publiés dans la revue African Journal of Ecology, constituent la première mise à jour de la population depuis plus de 50 ans. Bien que l’espèce soit classée en danger critique d’extinction, aucune image d’un spécimen vivant n’avait été publiée jusqu’à présent.

«Cette espèce est au bord du gouffre », déclare l’auteur principal Manuel Weber, du Département de Recherche et Biomonitoring du Parc National de l’Upemba. « Le simple fait qu’elle existe encore est extraordinaire, mais sans protection urgente, elle disparaîtra. » Endémique à la dépression de Kamalondo et ignoré de la science depuis des décennies, le lechwe d’Upemba est aujourd’hui considéré comme l’un des plus rares grands mammifères du monde. Les auteurs appellent à une intervention rapide pour protéger les derniers individus.

« Nous espérons que cette image deviendra un cri de ralliement », ajoute Weber. « Car c’est peut-être notre seule chance de sauver cette espèce.»

Pour plus d'informations: manuel.weber@forgottenparks.org & biomonitoring@forgottenparks.org

Publication

Weber, M., Mpanga, R., Mbulanga, J., Dobbie, C., 2025. Status Update on the Critically Endangered Upemba Lechwe (Kobus anselli). African Journal of Ecology 63, e70060. https://doi.org/10.1111/aje.70060

Abstract

Le lechwe d’Upemba (Kobus anselli) subsiste dans la dépression de Kamalondo, au sud de la République démocratique du Congo. Nous signalons l’observation de 10 individus dans leur bastion historique et présentons la première photographie publiée d’un spécimen vivant. Cette étude constitue les premiers relevés documentés depuis la description de l’espèce en 2005, ainsi que la première tentative de recensement depuis plus de 50 ans. Avec une population estimée à moins de 100 individus dans une zone faiblement protégée, cette espèce est menacée d’extinction imminente en raison du braconnage. Des mesures de conservation urgentes sont indispensables pour prévenir sa disparition.