Retour sur l’expédition scientifique majeure de 2024 sur la biodiversité au Parc National de l’Upemba

Communication
10 nov.
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Le plateau de Kibara, qui domine le secteur nord du Parc National de l’Upemba (PNU), a été au centre d’une vaste et novatrice mission d’inventaire de la biodiversité. Du 18 juin au 12 juillet 2024, des experts de l’organisation de conservation à but non lucratif Hankuzi Explorations, en partenariat avec la Forgotten Parks Foundation, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et l’Université de Lubumbashi (UNILU), ont mené une importante étude scientifique visant à explorer les écosystèmes et les espèces uniques du parc.

Cette mission avait pour objectif d’adopter une approche de recherche intégrée, combinant plusieurs disciplines afin d’approfondir la compréhension de la faune et de la flore de l’Upemba. Le projet visait également à mettre en valeur la richesse biologique du parc et à s’appuyer sur les travaux pionniers de recherche en biodiversité réalisés par De Witte et de nombreux scientifiques congolais et internationaux au fil des années.

L’étude s’est articulée autour de deux principaux camps de base établis sur le plateau de Kibara. Le premier se trouvait dans une forêt-galerie proche de la rivière Lubanga, un affluent de la Senze, laquelle se jette finalement dans la Lufira. Le second campement était installé à proximité d’un petit affluent de la rivière Kalumengongo.

Ces emplacements stratégiques ont permis aux chercheurs d’explorer une diversité d’écosystèmes et de cibler différents groupes d’espèces, notamment les mammifères (Mammalia), les reptiles et amphibiens (Herpétofaune), les papillons (Lépidoptères), la vie aquatique (chimie de l’eau et macroinvertébrés), les poissons (Ichtyofaune), les plantes (Botanique) ainsi que les champignons mycorhiziens.

Afin d’obtenir des résultats complets, l’expédition a eu recours à plusieurs techniques d’échantillonnage :

Échantillonnage aquatique systématique : évaluation des principales sources d’eau, incluant rivières, mares temporaires et ruisseaux.
Échantillonnage taxonomique actif : collecte de données détaillées sur la densité et la diversité des espèces dans différentes zones, en complément des dispositifs d’échantillonnage multi-taxons.

Dispositifs d’échantillonnage multi-taxons : conçus pour maximiser les observations de biodiversité tout en produisant des données écologiques précieuses sur les tendances de diversité et de densité des espèces dans le parc.

Techniques de biologie moléculaire : collecte d’échantillons génétiques provenant de divers groupes taxonomiques, y compris l’ADN environnemental issu d’échantillons d’eau, des échantillons de sol pour les champignons mycorhiziens, et des échantillons tissulaires de l’herpétifaune, des poissons, des mammifères et des papillons.

Les échantillons génétiques ont été conservés à l’UNILU, tandis que certains ont été préparés et transférés à l’Institut Sud-Africain de Biodiversité Aquatique (SAIAB) pour une conservation à long terme et des analyses génétiques approfondies.

Les résultats de cette expédition constituent une étape majeure dans la documentation de la biodiversité de l’Upemba, longtemps restée inexplorée en raison de divers défis. Les données nouvellement acquises permettront une évaluation qualitative et quantitative des ressources uniques du parc et serviront de base à l’élaboration de stratégies de conservation fondées sur des données scientifiques. De plus, ces résultats devraient contribuer à faire progresser la recherche scientifique tant à l’échelle locale qu’internationale.